éveil

Bel été à toutes et tous

 

Bonheur

Tant que nous croyons que notre mental régis le tout, dans notre vie, alors toutes nos actions, toutes nos pensées, toutes nos émotions seront gouvernées par le mental et ses vicissitudes. C’est à dire le mental et ses dépendances de fonctionnement. Ainsi fera partie de notre monde, bourreau, offensé, offenseur et sauveur, tous les préceptes valides de l’esprit analytique que l’on appelle l’esprit grossier.

Dès lors que notre mental devient silencieux, c’est à dire que nous connaissons de mieux en mieux les fonctionnements de notre esprit et que nous nous efforçons de ne plus les suivre, alors ce mental fort de sa puissance s’affaiblit. De cette faiblesse naît les peurs. Ces peurs font parties intégrantes des soubresauts de notre mental qui veut tout contrôler.

Persévérer dans la voie de la connaissance de notre esprit et peu à peu vous verrez naître une autre forme de regard, de compréhension et de sagesse.

Le voile c’est aller chercher au dehors de notre être. C’est se quitter et ainsi laisser la place à d’autres énergies, d’autres personnalités, d’autres élans que les nôtres. Le voile, composé de nos facteurs obscurcissant, de nos émotions débordantes, de nos pensées incessantes, tombe et ainsi apparaît notre nature véritable.

Mais qu’est-ce que la nature véritable ?

Notre nature véritable est simplement ce que nous pouvons tous expérimenter. Percevoir au delà de notre être au quotidien. C’est à dire au delà du regard, il y a une autre forme de regard. Au delà de notre ouïe, il y a une autre forme d’écoute. Au delà de notre goût, il y a une autre forme de gustation. Au delà de notre faculté de sentir se cache une autre forme de perception des odeurs. Au delà du toucher, il y a une autre forme de perception du toucher.

Les sons ne sont plus de simples sons, les odeurs ne sont plus de simples odeurs, toucher la matière n’est pas une simple caresse, poser le regard en toutes choses n’est plus un simple regard.

Tous nos sens lorsqu’ils se révèlent, font apparaître des dimensions autres que notre corps physique qui sont bien plus vaste que ce que nous croyons.

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Citation Buddha Shakyamuni

« … Oui, Kâlâma, il est juste que vous soyez dans le doute et dans la perplexité, car le doute s’est élevé en une matière qui est douteuse.

Maintenant, écoutez, Kâlâma, ne vous laissez pas guider par l’autorité de textes religieux,

ni par la simple logique ou l’inférence,

ni par de la tradition,

ni par de la rumeur,

ni par les apparences,

ni par le plaisir de spéculer sur des opinions,

ni par des vraisemblances possibles,

ni par la pensée « il est notre maître ».

Mais, Kâlâma, lorsque vous savez par vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, alors, renoncez-y…

Et lorsque par vous-mêmes vous savez que certaines choses sont favorables et bonnes, alors acceptez-les et suivez les. »

(Bouddha Shakyamuni).

 

La nature des choses et des phénomènes

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La nature des choses et des phénomènes

…/… Dans la façon dont nous avons de percevoir les phénomènes, il y a très souvent une différence entre la nature des choses, et comment elles nous apparaissent.

Bien sûr dans certains cas, on voit les choses telles qu’elles sont, mais la plupart du temps nous voyons les choses différemment, c’est-à-dire que la façon dont elles nous apparaissent n’est pas en harmonie ou en accord, n’est pas conforme à leur nature véritable.

On voit très souvent les êtres humains mais aussi les animaux, commettre des erreurs et observer qu’ils prennent une chose pour une autre. Il y a toutes sortes de méprises qui se produisent constamment dans l’existence et qui nous trompent, qui nous induisent en erreur. Ça c’est pour nos perceptions ordinaires, comme de voir une forme et de penser que c’est autre chose et donc ce genre de confusion se produit très souvent. Mais il y en a d’autres qui sont plus subtiles. Par exemple les phénomènes sont impermanent par nature jusqu’au niveau le plus subtile. Aucun phénomène ne peut demeurer identique à lui-même deux instants successifs, ça c’est pour la nature des choses.

La façon dont nous percevons est bien souvent comme quelque chose de permanent. Un objet, nous pensons qu’il existe, qu’il est permanent, qu’il semble solide, alors qu’en fait il change à chaque instant. Donc là il y a de nouveau une non-conformité dans la façon dont les choses nous apparaissent, et la façon dont ces choses sont. Ou encore il y a des choses qui nous semblent très attrayantes, qui nous semblent être source de bonheur, et qui en fait sont source de conflits, de troubles et de tourments. Donc elles nous apparaissent comme étant extrêmement attrayantes alors que leur nature sont en fait sources d’ennuis et de souffrances.

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Discours sur les dix Dharma

Ainsi ai-je entendu, une fois que le Bienheureux était installé à Savatthi, dans le bosquet de Jéta, au monastère d’Anathapinkida. Là, il s’adressa aux Bhikkus en ces termes : « Bhikkus », « Oui Bhanté (Vénérable) », répondirent-ils. Il leur dit :  » Il y a dix choses qui doivent constamment être développées, pour qui devient moine : « 

1. « J’ai maintenant changé de mode de vie (quitté la vie de laïc) ». Cela doit être sans cesse médité par lui.

2. « Ma vie dépend des autres (l’interdépendance) », Cela doit être sans cesse médité par lui.

3. « Je dois maintenant me comporter d’une manière différente », Cela doit être sans cesse médité par lui.

4. « Ma conscience me tracassera-t-elle au sujet de l’état de ma vertu ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.

5. « Est-ce que mes compagnons brahmacaris (brahman) avisés, me testant, me reprocheront-t-ils l’état de ma vertu ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.

6. « Il y aura une séparation d’avec tous les êtres chers et aimés. La mort me porte vers cette séparation. » Cela doit être sans cesse médité par lui.

7. « Je suis constitué de Kamma (Karma), le Kamma est mon héritage ; le Kamma est ma force motrice, le Kamma est mon parent, le Kamma est mon refuge. Quelque soit le Kamma que je forme, bon ou mauvais, j’en serai héritier ». Cela doit être sans cesse médité par lui.

8. « Comment je passe mes nuits et jours ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.

9. « Est-ce que je prends plaisir à la solitude ? (en méditation) ». Cela doit être sans cesse médité par lui.

10. « Ai-je obtenu des facultés surhumaines ? Ai-je gagné la sagesse supérieure de sorte que, lorsque je serai interrogé par les Brahmacarins à l’approche de la mort, je ne serai pas déprimé et confus ? » Cela doit être sans cesse médité par lui.

Ces choses-là, Ô Bhikkhus, sont au nombre de dix.
Et, tous dans la vie monacale doivent souvent les maintenir en leur esprit.

Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.

Sutras essentiels du canon Bouddhique – Sabbâsava Sutta

Sabbâsava Sutta
Majjhima Nikâya, n°2
Sur les obstacles

Ainsi ai-je entendu :
Une fois que le Tathâgatha, qui se trouvait au vihâra d’Anâthapindika dans le parc de Jeta à Sâvatthi, s’exprima ainsi :  » La façon de surmonter tous les obstacles, ô bhikkhus, je vous l’enseignerai. Ecoutez cela, réfléchissez bien, je parlerai.  »

 » Oui, Bhante « , répondirent ces bonzes.

Alors, le Tathâgatha parla ainsi :
« La destruction des obstacles, ô bhikkhus, je vous le dis, est pour celui qui sait et pour celui qui voit, non pour celui qui ne sait pas, ni pour celui qui ne voit pas. Et que doit savoir, ô bhikkhus, que doit voir celui qui détruit les obstacles ? La pensée sage et la pensée sans sagesse. En celui qui pense sans sagesse, ô bhikkhus, des obstacles non apparus paraissent, et les obstacles déjà présents s’accroissent ; en celui qui pense sagement, ô bhikkhus, des obstacles non apparus ne paraissent pas, et les obstacles déjà présents décroissent. Il y a, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement, il y a les obstacles qui doivent être vaincus par l’action appropriée, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les évitant, il y a les obstacles qui doivent être vaincus en les écartant ; il y a les obstacles qui doivent être vaincus par le développement mental.

Quels sont, ô bhikkhus, les obstacles qui doivent être vaincus par le discernement ?

Voici, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit qui ne voit pas les nobles êtres, n’est pas instruit de la noble doctrine, ni entraîné dans la noble doctrine, qui ne voit pas les sages, n’est pas instruit de la doctrine des sages, ni entraîné dans la doctrine des sages ; il ne sait pas les choses qui doivent être pensées, il ne sait pas celles qui ne doivent pas être pensées. Alors ne sachant pas les choses qui doivent être pensées, celles qui ne doivent pas être pensées, il les pense, et celles qui doivent être pensées, il ne les pense pas.
Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il pense ?

Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, paraît ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent s’accroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, paraît ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent s’accroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, paraît ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent s’accroît ; ces choses qui ne doivent pas être pensées, il les pense. Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui doivent être pensées et auxquelles il ne pense pas ?

Si par la pensée de certaines choses, ô bhikkhus, l’obstacle du désir sensuel non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir sensuel déjà présent décroît ; l’obstacle de l’ignorance non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle de l’ignorance déjà présent décroît ; l’obstacle du désir d’existence non apparu, ne paraît pas ; l’obstacle du désir d’existence déjà présent décroît ; ces choses qui doivent être pensées, il ne les pense pas. Ainsi, par le fait de penser aux choses qui ne doivent pas être pensées, et de ne pas penser aux choses qui doivent être pensées, des obstacles, non apparus, paraissent en lui, et les obstacles déjà présents, s’accroissent.

Ainsi, sans sagesse, il pense :

 » Ai-je existé dans le passé ? « ,
 » N’ai-je pas existé dans le passé « ,
 » Qu’ai-je été dans le passé ? « ,
 » Comment ai-je été dans le passé ? « ,
 » Qu’est-ce que, ayant été, j’ai été dans le passé ? « ,
 » Serai-je dans le futur ? « ,
 » Ne serai-je pas dans le futur ? « ,
 » Que serai-je dans le futur ? « ,
 » Comment serai-je dans le futur ? « ,
 » Qu’est ce que, ayant été, je serai dans le futur ? « .

Le présent, lui aussi, le rend perplexe sur lui-même :
 » Suis-je ? « ,
 » Ne suis-je pas ? « ,
 » Que suis-je ? « ,
« Comment suis-je ? « ,
 » Cet être, d’où est-il venu, où ira-t-il ? « .

Ainsi, pensant sans sagesse, l’une des six vues fausses surgira en lui :  » J’ai une âme  » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme.  » Je n’ai pas d’âme  » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme.  » Par l’âme, je connais l’âme  » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme.  » Par l’âme, je connais le non-âme  » ; cette vue fausse surgira en lui, véridique et ferme. Ou encore, cette autre vue fausse surgit en lui :  » Cette âme qui est mienne, s’exprimant et ressentant, reçoit ici et là le résultat des bonnes et mauvaises actions, et cette même âme qui est mienne,  permanente, fixe, éternelle, de nature immuable, demeure ainsi éternellement « .

Ceci, ô bhikkhus, est appelé spéculations, jungle d’opinions, déserts d’opinions, perversion d’opinions, agitation d’opinions et liens d’opinions. Lié par ces liens d’opinions, ô bhikkhus, l’homme ordinaire et non instruit n’est pas libéré de la naissance, de la vieillesse, de la mort, des chagrins, lamentations, souffrances, peines mentales, agonies ; il n’est pas libéré de la souffrance,
je le dis. Mais le sage, ô bhikkhus, le noble disciple qui voit les nobles êtres, est instruit de la noble doctrine et, est entraîné dans la noble doctrine, qui voit les sages, est instruit de la doctrine des sages, est entraîné dans la doctrine des sages, il sait les choses qui doivent être pensées et sait les choses qui ne doivent pas être pensées. Alors sachant les choses qui doivent être pensées et sachant celles qui ne doivent pas être pensées, les choses qui ne doivent pas être pensées, il ne les pense pas et celles qui doivent être pensées, il les pense.

Et quelles sont, ô bhikkhus, les choses qui ne doivent pas être pensées et auxquelles il ne pense pas ?

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Indriyabhâvanâ Sutta

Indriyabhâvanâ Sutta
Le développement des facultés sensorielles

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le parc de Mukhelu, près de Kajangala. Un jour, un jeune homme nommé Uttara, élève du brahmane Parasariya, s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis s’assit à l’écart sur un côté. Le Bhâgavat s’adressa au jeune homme Uttara et demanda : Est- ce que, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?

– Oui, ô vénérable Gotama. Le brahmane Parasariya adresse un enseignement sur le développement des facultés sensorielles.

De quelle façon, ô Uttara, le brahmane Parasariya adresse-t-il à ses élèves son enseignement sur le développement des facultés sensorielles ?

Le jeune homme Uttara répondit : Il ne faut pas voir les formes matérielles par les yeux. Il ne faut pas écouter les sons par les oreilles. C’est ce que, ô vénérable Gotama, le brahmane Parasariya enseigne à ses élèves sur le développement des facultés sensorielles.

Le Bhâgavat dit : « Ainsi donc, ô Uttara, selon l’enseignement du brahmane Parasariya, un aveugle est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée et un sourd est quelqu’un qui a une faculté sensorielle développée, car l’aveugle ne voit pas les formes matérielles par ses yeux et le sourd n’écoute pas les sons par ses oreilles! »

Lorsque le Bhâgavat se fut exprimé ainsi, le jeune homme Uttara, élève dubrahmane Parasariya, resta assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.

Le Bhâgavat constata alors que le jeune homme Uttara, élève du brahmane Parasariya, restait assis en silence, abattu, les épaules tombantes, le visage baissé et incapable de parler.

Pendant cette discussion, l’Ayasmanta Ananda était assis auprès du Bhâgavat.

Le Bhâgavat s’adressa à l’Ayasmanta Ananda et dit : « Ô Ananda, le brahmane Parasariya adresse à ses élèves un certain enseignement sur le développement des facultés sensorielles. Cependant, ô Ananda, dans la discipline des êtres nobles, l’incomparable méthode du développement des facultés sensorielles est une autre chose. »

L’Ayasmanta Ananda dit : « Le bon moment est arrivé, ô Bhâgavat, le bon moment est arrivé pour expliquer l’incomparable développement des facultés sensorielles selon la discipline des êtres nobles. Ayant écouté les paroles du Bhâgavat, les disciples les garderont dans leur mémoire. »

« Très bien, ô Ananda. Ecoutez donc attentivement. Je vais parler, dit le Bhâgavat.  »

« Bien, ô Bhâgavat « , répondit l’Ayasmanta Ananda.

Le Bhâgavat dit : Quel est, ô Ananda, l’incomparable développement des facultés sensorielles dans la discipline des êtres nobles ? Ô Ananda, lorsqu’un disciple voit une forme matérielle par ses yeux, il se produit chez lui une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable. Le disciple le sait selon la réalité : « Voici une sensation agréable qui se produit chez moi. Voici une sensation désagréable qui se produit chez moi. Voici une sensation à la fois agréable et désagréable qui se produit chez moi. »

Cette sensation se produit puisqu’elle est un fait conditionné ; elle est un fait grossier ; c’est un effet qui est produit par des causes. (Cependant), c’est l’indifférence mondaine qui est pure, qui est excellente. Lorsqu’il réfléchit ainsi, la sensation agréable, ou la sensation désagréable, ou la sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe chez lui. Enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.

Tout comme, ô Ananda, un homme qui peut voir, ayant les yeux ouverts, les ferme ou, ayant les yeux fermés, les ouvre, de même, ô Ananda, c’est avec une telle vitesse, une telle rapidité, une telle aisance qu’une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou une sensation à la fois agréable et désagréable s’estompe et, enfin, c’est l’indifférence mondaine qui reste.

Tel est, ô Ananda, le développement de la faculté sensorielle concernant les formes matérielles connaissables par les yeux.

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Milindapañha sutta

Milindapañha (Questions du roi Milinda)
Sur le non soi

Le roi Milinda, rendant visite à Nâgasêna, l’interrogea :

« Comment t’appelle-t-on, quel est ton nom ? « 

« Je me prénomme Nâgasêna, ô roi, c’est ainsi que l’on dit quand ons’adresse à moi. Les parents donnent un nom à leurs enfants, mais ce nom, Nâgasêna, ou n’importe quel autre nom, n’est qu’une désignation généralementutilisée, un mot sur lequel on s’accorde pour désigner quelqu’un. D’ego permanent, enveloppé dans les phénomènes, il n’en existe pas « .

Le roi en appela alors au témoignage de l’assistance :

 » Nâgasêna, prétend que son nom ne représente pas une individualité permanente, peut-on adhérer à cette théorie ? « 

Et se tournant vers Nâgasêna, il lui dit :

 » Maître, s’il n’y a pas d’individualité enveloppée dans les phénomènes, qu’est-ce donc qui alors vous procure ce dont vous avez besoin : vêtements, nourriture, demeure, médicaments pour les malades ? Qui Est-ce qui jouit de toutes ces choses ? Qui est-ce qui vit dans la droiture et dans la justice ? Qui est-ce qui atteint le but de la voie excellente, la sagesse, le nirvâna ? Et qui est-ce qui tue, qui vole ? Qui est-ce qui vit dans le mal, dans la sensualité, qui ment, qui s’adonne à l’intempérance ? S’il en est ainsi, il n’y a plus de mérite ou de démérite, plus d’hommes qui provoque de bonnes et de mauvaises actions et plus personne, non plus, qui les commette, il n’y a plus ni fruit, ni résultat d’un bon ou d’un mauvais kamma. Si quelqu’un se tuait, ô Nâgasêna, il ne serait donc pas un meurtrier. Il s’ensuit, aussi, que les maîtres et les docteurs de tes adeptes sont des êtres fictifs et que l’ordination qu’on y reçoit n’est, en réalité, conférée à personne. Tu dis que tes frères ont l’habitude de s’adresser à toi en t’appelant Nâgasêna. Qu’est-ce que Nâgasêna ? Veux-tu dire que tes cheveux sont Nâgasêna ? « 

« Je ne dis pas cela, grand roi « 

« Ou les poils du corps peut-être ? « 

« Certainement non. »

« Ou bien s’agit-il des dents, des ongles, de la peau, de la chair, des nerfs, des os, de la moelle, des rognons, du coeur du foie du ventre, des intestins, de l’estomac, des excréments, de la bile, des humeurs, du pus, du sang, de la transpiration, de la graisse, des larmes, du sérum, de l’huile qui lubrifie les articulations, de l’urine ou du cerveau qui sont Nâgasêna ? »

Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit non.

« Est-ce la forme extérieure ~ rupa ~ qui est Nâgasêna, ou les sensations conditionnées~ vedanâ ~ ou les perceptions conditionnées ~ sañña ~ ou les formations mentales conditionnées ~ sankhâra ~ ou la conscience conditionnée~ viññana ~ qui sont Nâgasêna ? »

Et, à chacune de ces choses Nâgasêna répondit encore non.

« Alors, est-ce l’assemblage du nom, du corps, des sensations, des représentations, des formations mentales et de la conscience, est-ce cela qui est Nâgasêna ? »

Et, à cela Nâgasêna répondit à nouveau non.

« Est-ce quelque chose en dehors des cinq agrégats ~ skandas ~ qui est Nâgasêna ? »

Et encore, il répondit non.

« Ainsi, Maître, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir Nâgasêna. Un mot, voilà ce qu’est Nâgasêna. Cependant, qui est ce Nâgasêna que je vois en face de moi ? Lorsque tu parles de Nâgasêna tu mens, Maître, il n’y a pas de Nâgasêna. »

Et le vénérable Nâgasêna de répondre au roi :

« Tu es, ô roi, habitué à un très grand bien-être, à un très grand luxe. Si tu marchais sur le sol échauffé, sur le sable brûlant et trouvais sous tes pieds de pierres aiguës et du gravier, ceux-ci te feraient mal et, comme ton corps souffrirait, ton esprit se troublerait et tu éprouverais une sensation de souffrance corporelle. Comment es-tu venu jusqu’ici ? A pied ou dans un char ? »

« Je ne suis pas venu à pied. Maître, je suis venu en char. »

« Si tu es venu en char, ô roi, alors explique-moi ce qui est ce char. Qu’est-ce donc que ce char ? » Le char est-ce le timon, les roues, le coffre, le joug ? »

« Non, ce n’est pas ces choses. »

« Le char est-ce quelque chose en dehors de ces parties ? »

Et encore, le roi répondit non.

« Ainsi, ô roi, n’importe où je m’adresse, je ne puis, nulle part, découvrir de char. Un simple mot, ô roi, voilà ce qu’est ce char. Parlant ainsi tu mens. Qu’est-ce donc que ce char ? »

Le roi lui répond :

« Pour désigner la réunion du timon, de l’essieu, des roues, du coffre, de la barre, on emploie couramment, comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression « char ». »

« Très bien, ô roi, tu as parfaitement saisi la signification de « char ». De même, aussi, par rapport à la réunion des diverses sortes de matière organique entrant dans la composition du corps et aux éléments constitutifs de l’être, on emploie comme un terme compris de tous, le nom, la dénomination, l’expression de Nâgasêna, mais de sujet, dans le sens absolu du

terme, il ne s’en trouve point ici. »

Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.

Sutras essentiels du canon Bouddhique – Sivaka Sutta

Sivaka Sutta
Les causes des sensations
(éclaircissement de la notion de karma)

 

Une fois, le Bhâgavat séjournait à Kalandakanivapa, dans le parc des Bambous, près de la ville de Rajagaha. Un jour, le Paribbajaka Moliya-Sivaka rendit visite au Bhâgavat. S’étant approché du Bhâgavat, il échangea avec lui des politesses et des paroles de courtoisie. Puis il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis à l’écart sur un côté, le Paribbajaka Moliya-Sivaka dit au Bhâgavat :

Il y a, ô vénérable Gotama, des ascètes et des brahmanes qui ont cette opinion et disent : « Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé. » A ce sujet qu’avez-vous à dire, ô vénérable Gotama ?

Le Bhâgavat dit :

Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause de la bile. Le fait de l’existence des sensations qui ont la bile pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.

Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :

« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.

Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du flegme. Le fait de l’existence des sensations qui ont le flegme pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.

Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :

« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé », vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.

Ô Sivaka, il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Vous pouvez savoir par votre propre expérience qu’il y a aussi des sensations qui se produisent à cause du souffle. Le fait de l’existence de sensations qui ont le souffle pour origine est généralement reconnu par le monde comme vrai.

Dans ce cas-là, ô Sivaka, les ascètes et les brahmanes qui disent :

« Toutes les sensations agréables, ou douloureuses, ou neutres éprouvées par tel ou tel individu dépendent des actions qu’il a commises dans le passé « , vont trop loin des faits qu’on peut connaître par l’expérience personnelle et des faits généralement reconnus par le monde. A cause de cela, je dis que l’opinion de ces ascètes et de ces brahmanes n’est pas correcte.

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Satipatthâna Sutta

Satipatthâna Sutta
(extrait du Majjhima nikaya, n° 10)

Etablissement de l’Attention

Un jour que le bouddha se trouvait au pays des Kurus, dans un village nommé Kammassadhamma, il entreprit d’exposer la doctrine de l’attention à ses disciples :

« Il n’y a qu’un seul sentier, ô bhikkhus, conduisant à la purification des êtres, à la conquête des douleurs et des peines, à la destruction des souffrances physiques et morales, à  d’acquisition de la conduite droite, à la réalisation du Nibbana, ce sont les quatre sortes d’établissements de l’attention.

Quelles sont ces quatre sortes ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu observant le corps demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains ; observant les sensations…, observant l’esprit…, observant les sujets différents, il demeure énergique, compréhensif, attentif, ayant rejeté les désirs et les soucis mondains. »

1-1 l’établissement de l’attention sur la respiration
~Ânâpanasati ~

« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant le corps ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu étant allé dans la forêt, ou au pied d’un arbre, ou dans une maison isolée, s’assied, les jambes croisées, le corps droit, son attention fixée devant lui. Attentivement il aspire, attentivement il expire.

Aspirant lentement, il sait « Lentement j’aspire ».

Expirant lentement, il sait  » Lentement j’expire ».

Aspirant rapidement, il sait « Rapidement j’aspire ».

Expirant rapidement, il sait « Rapidement j’expire ».

« Ressentant tout le corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.

« Ressentant tout le corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.

« Calmant les activités du corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.

« Calmant les activités du corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.

~Kâyagatâsati ~

De même, ô bhikkhus, qu’un habile tourneur ou un apprenti tourneur, tournant lentement sait : « Lentement je tourne », tournant rapidement il sait : « Rapidement je tourne ».

De même, ô bhikkhus, un bhikkhu aspirant lentement sait : « Lentement j’aspire », aspirant rapidement il sait : « Rapidement j’aspire ».

« Calmant les activités du corps, j’aspire », ainsi s’entraîne t-il.

« Calmant les activités du corps, j’expire », ainsi s’entraîne t-il.

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus,qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant sait : « Je vais », étant debout, il sait « Je suis debout », étant assis, il sait : « Je suis assis », étant couché, il sait : « Je suis couché », le corps étant dans telle ou telle position, il le sait être dans telle ou telle position. Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu allant ou revenant en est parfaitement conscient, regardant devant ou autour de lui, il en est parfaitement conscient, étendant ou repliant les membres, il en est parfaitement conscient, portant un bol et les robes monastiques, il en est parfaitement conscient, mangeant, buvant, mastiquant, goûtant, il en est parfaitement conscient, déféquant, urinant, il est parfaitement conscient, marchant, étant debout, s’asseyant, s’endormant, s’éveillant, parlant, se taisant, il en est parfaitement conscient.

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d’impuretés diverses : « Il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine. »

De même, ô bhikkhus, que s’il y avait un sac à deux ouvertures rempli de graisses diverses, telles que : riz, riz brut, pois chiches, haricots, sésames, riz perlé, alors un homme qui voit bien l’ayant ouvert, examinerait :

« Ceci est du riz, ceci est du riz brut, ceci est des pois chiches, ceci est des haricots, ceci du sésame, ceci du riz perlé », de même ô bhikkhus, un bhikkhu observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête, recouvert de peau et rempli d’impuretés diverses : il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os, moelles, reins, coeur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, flegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie, urine.

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps. « Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu examine le corps, tel qu’il est placé par éléments : « Il y a dans ce corps l’élément terre, l’élément eau, l’élément feu, l’élément air ».

De même ô bhikkhus, qu’un habile boucher, ou un apprenti boucher, ayant tué une vache va s’asseoir à un carrefour l’ayant débitée en morceaux, de même, ô bhikkhus, un bhikkhu examine ce corps tel qu’il est placé par éléments : « Il y a dans ce corps l’élément terre, l’élément eau, l’élément feu, l’élément air ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

1-3 contemplation du champ des morts
~ Sîvatikâ ~

Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, mort depuis un jour, deux jours, trois jours, gonflé, bleui, putréfié, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, déchiqueté par les corbeaux, les vautours, rongé par toutes sortes de vers, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, charpente d’ossements liés par les tendons, sans plus de chair, mais taché de sang, il réfléchit à son propre corps : « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements déliés des tendons, dispersés ça et là, ici un os des mains, là un os des pieds, là un tibia et là un fémur, ici un bassin et là des vertèbres, ici le crâne, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements blanchis comme des coquillages, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps.

Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements entassés après un an passé, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition ducorps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. Et de plus, ô bhikkhus, quand un bhikkhu voit un corps jeté sur un charnier, les ossements pourris et devenus poussière, il réfléchit à son propre corps « Ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter ».

Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure observant le corps extérieurement, il demeure observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps, il demeure observant la disparition du corps, il demeure observant l’apparition et la disparition du corps.

« Voilà le corps », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant le corps. »

2 l’établissement de l’attention sur les sensations
~ Vedanâsati~

« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sensations ?

« Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu ressentant une sensation agréable sait : « Je ressens une sensation agréable », ressentant une sensation désagréable, il sait : « Je ressens une sensation désagréable », ressentant une sensation ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation ni agréable, ni désagréable ». Ressentant une sensation charnelle agréable,

il sait : « Je ressens une sensation charnelle agréable », ressentant une sensation spirituelle agréable, il sait : « Je ressens une sensation spirituelle agréable », ressentant une sensation charnelle ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation charnelle ni agréable, ni désagréable »,ressentant une sensation spirituelle ni agréable, ni désagréable, il sait : « Je ressens une sensation spirituelle ni agréable, ni désagréable ».

Ainsi il demeure, observant les sensations intérieurement ; il demeure observant les sensations extérieurement, il demeure observant les sensations intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sensations, il demeure observant la disparition des sensations, il demeure observant l’apparition et la disparition des sensations. « Voilà les sensations », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les sensations. »

3 l’établissement de l’attention sur l’esprit
~Cittasati~

« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant l’esprit ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu ressentant un esprit passionné sait : « Ceci est un esprit passionné », ayant un esprit libre de passion, il sait : « Ceci est un esprit libre de passion », ayant un esprit haineux, il sait : « Ceci est un esprit haineux », ayant un esprit libre de haine, il sait « Ceci est un esprit libre de haine », ayant un esprit égaré, il sait « ceci est un esprit égaré », ayant un esprit libre d’égarement, il sait : « Ceci est un esprit libre d’égarement », ayant un esprit recueilli, il sait : « Ceci est un esprit recueilli », ayant un esprit distrait, il sait « ceci est un esprit distrait », ayant un esprit grand, il sait : « Ceci est un esprit grand », ayant un esprit sans grandeur, il sait : « Ceci est un esprit sans grandeur », ayant un esprit inférieur, il sait : « Ceci est un esprit inférieur », ayant un esprit supérieur, il sait : « Ceci est un esprit supérieur », ayant un esprit concentré, il sait : « Ceci est un esprit concentré », ayant un esprit libéré, il sait : « Ceci est un esprit libéré », ayant un esprit non libéré, il sait : « Ceci est un esprit non libéré ».

Ainsi il demeure, observant l’esprit intérieurement ; il demeure observant l’esprit extérieurement, il demeure observant l’esprit intérieurement et extérieurement.

Il demeure observant l’apparition de l’esprit, il demeure observant la disparition de l’esprit, il demeure observant l’apparition et la disparition de l’esprit.

« Voilà l’esprit », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant l’esprit. »

4 l’établissement de l’attention sur les sujets différents

« Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sujets différents ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure observant les cinq empêchements. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq empêchements ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu quand le désir sensuel est en lui, il sait : « En moi est le désir sensuel », quand le désir sensuel n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le désir sensuel », il sait comment le désir sensuel non apparu, apparaît. Il sait comment le désir sensuel apparu est déraciné. Il sait comment le désir sensuel déraciné ne surgira plus.

Quand la méchanceté est en lui, il sait : « En moi est la méchanceté », quand la méchanceté n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas la méchanceté », il sait comment la méchanceté non apparue, apparaît. Il sait comment la méchanceté apparue est déracinée. Il sait comment la méchanceté déracinée ne surgira plus.

Quand l’inertie et la torpeur sont est en lui, il sait : « En moi sontl’inertie et la torpeur », quand l’inertie et la torpeur ne sont pas en lui, il sait : « En moi ne sont pas l’inertie et la torpeur », il sait comment l’inertie et la torpeur non apparues, apparaissent. Il sait comment l’inertie et la torpeur apparues sont déracinées. Il sait comment l’inertie et la torpeur déracinées ne surgiront plus.

Quand l’agitation et le remords sont est en lui, il sait : « En moi sont l’agitation et le remords », quand l’agitation et le remords ne sont pas en lui, il sait : « En moi ne sont pas l’agitation et le remords », il sait comment l’agitation et le remords non apparus, apparaissent. Il sait comment l’agitation et le remords apparus sont déracinés. Il sait comment l’agitation et le remords déracinés ne surgiront plus.

Quand le doute est en lui, il sait : « En moi est le doute », quand le doute n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le doute », il sait comment le doute non apparu, apparaît. Il sait comment doute apparu est déraciné. Il sait comment le doute déraciné ne surgira plus. Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.

« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les cinq empêchements. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq agrégats. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les cinq agrégats ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu se dit : « Ainsi est la matière, ainsi est l’apparition de la matière, ainsi est la disparition de la matière ». « Ainsi sont les sensations, ainsi est l’apparition des sensations, ainsi est la disparition des sensations ». »Ainsi sont les perceptions, ainsi est l’apparition des perceptions, ainsi est la disparition des perceptions ». « Ainsi sont les formations mentales, ainsi est l’apparition des formations mentales, ainsi est la disparition des formations mentales ». « Ainsi est la conscience, ainsi est l’apparition de la conscience, ainsi est la disparition de la conscience ».

Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.

« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les cinq agrégats. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les six sphères intérieures et extérieures des sens ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu connaît l’oeil, il connaît les formes, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît l’oreille, il connaît les sons, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît les nez, il connaît les odeurs, et il connaît le lien qui naît à  cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît la langue, il connaît les saveurs, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, ilsait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus.

Il connaît le corps, il connaît les tangibles, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus. Il connaît le mental, il connaît les objets mentaux, et il connaît le lien qui naît à cause d’eux. Il sait comment ce lien non apparu, apparaît, il sait comment ce lien apparu est brisé, il sait comment ce lien brisé, à l’avenir n’apparaîtra plus.

Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.

« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sept facteurs d’éveil.

Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les sept facteurs d’éveil ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu si le facteur d’éveil de l’attention est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’attention », si le facteur d’éveil de l’attention n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’attention », il sait quand le facteur d’éveil de l’attention non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’attention apparu s’épanouit pleinement.

Si le facteur d’éveil de l’énergie est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’énergie », si le facteur d’éveil de l’énergie n’est pas en lui, il sait « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’énergie », il sait quand le facteur d’éveil de l’énergie non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’énergie apparu s’épanouit pleinement.

Si le facteur d’éveil de la joie est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la joie », si le facteur d’éveil de la joie n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la joie », il sait quand le facteur d’éveil de la joie non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la joie apparu s’épanouit pleinement.

Si le facteur d’éveil de la tranquillité est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la tranquillité », si le facteur d’éveil de la tranquillité n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la tranquillité », il sait quand le facteur d’éveil de la tranquillité non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la tranquillité apparu s’épanouit pleinement.

Si le facteur d’éveil de la concentration est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de la concentration », si le facteur d’éveil de la concentration n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de la concentration », il sait quand le facteur d’éveil de la concentration non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de la concentration apparu s’épanouit pleinement.

Si le facteur d’éveil de l’équanimité est en lui, il sait : « En moi est le facteur d’éveil de l’équanimité », si le facteur d’éveil de l’équanimité n’est pas en lui, il sait : « En moi n’est pas le facteur d’éveil de l’équanimité », il sait quand le facteur d’éveil de l’équanimité non apparu, apparaît. Il sait quand le facteur d’éveil de l’équanimité apparu s’épanouit pleinement.

Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.

« Voilà les sujets différents », cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde. C’est ainsi ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les six sphères intérieures et extérieures des sens. Et de plus, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les quatre nobles vérités.

Et comment, ô bhikkhus, un bhikkhu demeure t-il observant les quatre nobles vérités ?

Voici, ô bhikkhus, un bhikkhu comprend exactement : « Ceci est dukkha », il comprend exactement : « Ceci est l’origine de dukkha », il comprend exactement : « Ceci est la cessation de dukkha », il comprend exactement : « Ceci est le sentier qui mène à la cessation de dukkha ».

Ainsi il demeure, observant les sujets différents intérieurement ; il demeure observant les sujets différents extérieurement, il demeure observant les sujets différents intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition des sujets différents, il demeure observant la disparition des sujets différents, il demeure observant l’apparition et la disparition des sujets différents.

« Voilà les sujets différents « , cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, et il demeure libéré et ne s’attache à rien dans le monde.

C’est ainsi Voici, ô bhikkhus, qu’un bhikkhu demeure observant les quatre nobles vérités. Alors, ô bhikkhus, celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept ans pourrait en récolter l’un de ces deux fruits :

l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ces sept ans. Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant six ans, cinq ans, quatre ans, trois ans, deux ans, un an pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, cette année.

Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept mois pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ces sept mois. Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant six mois, cinq mois, quatre mois, trois mois, deux mois, un mois, un demi-mois pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour. Mais laissons, ô bhikkhus, ce demi-mois.

Celui qui pratiquerait ainsi ces quatre établissements de l’attention pendant sept jours pourrait en récolter l’un de ces deux fruits : l’état d’Arahant dans cette vie, ou, s’il y a un reste d’attachement, l’état de non retour.

Il n’y a qu’une seule voie, ô bhikkhus, conduisant à la purification des êtres, à la conquête des douleurs et des peines, à la destruction des souffrances physiques et morales, à la conduite droite, à la réalisation du Nibbana. Ce sont les quatre établissements de l’attention. » C’est dans ce but que ceci fut dit.

Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.

 

Sutras essentiels du canon bouddhique – Culamalunkya Sutta

Culamalunkya Sutta
(extrait du Majjhima Nikaya – sutta n°140)

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait dans le vihara fondé par Anathapindika, au parc Jeta, près de la ville de Savatthi.
Un jour, alors que le bikkhu Malunkyaputta était dans une méditation solitaire, l’idée suivante lui vint à la pensée :
L’univers est-il éternel ou est-il non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t-il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas. Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.

J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.
S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors en rejetant l’entraînement je redescendrai dans la vie laïque.

Dans l’après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, le bikkhu Malunkyaputta s’approcha du Bhâgavat.
S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat, puis s’assit à l’écart sur un côté et dit :
ô Bhâgavat, lorsque j’étais dans une méditation solitaire, l’idée suivante me vint à la pensée : « L’univers est-il éternel ou non éternel ? L’univers a-t-il une limite ou est-il sans limite ? Le principe vital est-il la même chose que le corps ou le principe vital est-il une chose et le corps une autre chose ? Le Tathagata existe-t’il après la mort ou n’existe-t-il pas après la mort ? Existe-t-il et à la fois n’existe-t-il pas après la mort ? Ou bien est-il non existant et à la fois pas non existant après la mort ? Ces problèmes sont inexpliqués, laissés de côté et rejetés par le Bhâgavat. Le Bhâgavat ne me les explique pas.

Le fait qu’il ne les explique pas ne me plaît pas. Je n’apprécie pas.
J’approcherai le Bhâgavat et je l’interrogerai à ce propos. S’il m’explique si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat.

S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, alors, en rejetant l’entraînement, je redescendrai dans la vie laïque. »

ö Bhâgavat, si le Bhâgavat sait que l’univers est éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat sait que l’univers n’est pas éternel, qu’il me le dise. Si le Bhâgavat ne sait pas si l’univers est éternel ou non, alors quand une personne ne sait pas, ne voit pas, elle doit dire par honnêteté : « Je ne sais pas, je ne vois pas. » Le bikkhu Malunkyaputta répète la même phrase concernant les autres opinions.

Le Bhâgavat dit :
Ô Malunkyaputta, est-ce que je vous ai jamais dit : « Venez Malunkyaputta, pratiquez la conduite parfaite sous ma direction et je vous expliquerai si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? »

Non, Bhâgavat.

Alors, ô Malunkyaputta, est-ce que vous m’avez jamais promis :
« Bhâgavat, je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat et le Bhâgavat m’expliquera si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite, si le principe vital est la même chose que le corps ou si le principe vital est une chose et le corps une autre chose, si le Tathagata existe après la mort ou s’il n’existe pas après la mort, s’il existe et à la fois il n’existe pas après la mort, Ou bien s’il est non existant et à la fois pas non existant après la mort, alors je pratiquerai la conduite parfaite sous la direction du Bhâgavat. S’il ne m’explique pas si l’univers est éternel ou non éternel, si l’univers a une limite ou s’il est sans limite ? « 

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Sutras essentiels du canon bouddhique – Culasunatta Sutta

Culasunatta Sutta
Sur la notion de vacuité

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait à la résidence monastique fondée par Migara-Mata, dans le vihâra de l’Est, près de la ville de Savatthi. Un après-midi, s’étant levé de sa méditation solitaire, l’Ayasmanta Ananda s’approcha du Bhâgavat. S’étant approché, il rendit hommage au Bhâgavat et s’assit à l’écart sur un côté.
S’étant assis à l’écart sur un côté, l’Ayasmanta Ananda dit au Bhâgavat :
Une fois, ô Bhâgavat, vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagaraka au pays des Sakyas.

En ce temps-là, j’ai entendu, étant en face de lui, le Bhâgavat qui disait :
« Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité, maintenant j’y demeure davantage. » Je pense, ô Bhâgavat, que j’ai entendu ainsi correctement, que j’ai compris ainsi correctement.
Le Bhâgavat dit : Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsi est correct ; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant, tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j’y demeure davantage. Tout comme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vide d’éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d’or et d’argent, est vide d’assemblées d’hommes et de femmes. Seulement elle est non vide du caractère unique fondé sur l’ordre des bikkhus.

De même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant le village, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perception concernant la forêt. Sa pensée s’y plaît, sa pensée s’y établit, sa pensée s’y libère. Alors, il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant le village. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception
concernant la forêt. »

Alors il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant le village. Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la forêt. »

De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. »
Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Tout comme, ô Ananda, une peau de bœuf, bien étendue par cent chevilles, dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et les marécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines, etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plonge dans la perception concernant la terre. Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.

Alors il sait : « Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant les êtres humains. Ici, il n’existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt. Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre. »

Alors, il sait : « Cette perception est vide de la perception concernant les êtres humains. Cette perception est vide de la perception concernant la forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernant la terre. » De cette façon, s’il n’y a pas une chose, il constate bien cette absence. S’il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend : « Quand ceci est, cela est. » Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c’est aussi l’arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Et encore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perception concernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant la terre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la  » sphère de l’espace infini ». Sa pensée plonge dans la perception concernant la « sphère de l’espace infini ». Sa pensée s’y plaît. Sa pensée s’y établit. Sa pensée s’y libère.

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Mahâdukkhakkhandha Sutta

Mahâdukkhakkhandha Sutta
Sur dukkha (la souffrance – l’insatisfaction)

 

Ainsi ai-je entendu :

Une fois, le Bhâgavat séjournait au vihâra fondé par Anfithapindika dans le parc Jeta, près de la ville de Savatthi. En ce temps-là, quelques disciples, s’étant habillés de bon matin, prirent leur bol à aumône et leur manteau, et entrèrent dans la ville de Savatthi pour recevoir la nourriture.

L’idée suivante vint à ces disciples : « Il est trop tôt pour aller recueillir l’aumône. Si nous nous approchions du bois où se trouvent les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. »

Les disciples s’approchèrent donc du bois où se trouvaient les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. S’étant approchés, ils échangèrent avec eux des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et ensuite s’assirent à l’écart sur un côté.

Les Paribbajakas, adeptes d’autres sectes, dirent alors aux disciples : « L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des plaisirs des sens. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des plaisirs des sens. L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des formes matérielles. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des formes matérielles. L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des sensations. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des sensations. Ainsi, ô amis, où est la divergence, où est le désaccord, où est la différence entre nous et l’ascète Gotama, en ce qui concerne notre doctrine et notre enseignement par rapport à la doctrine et à l’enseignement de l’ascète Gotama ? »

Les disciples n’approuvèrent ni rejetèrent les paroles des Paribbajakas, adeptes d’autres sectes.

S’étant levés de leurs sièges, les disciples partirent sans approuver ni rejeter, mais en pensant :

« Nous comprendrons le sens des paroles des Paribbajakas auprès du Bhâgavat. »

Puis, étant allés pour recevoir la nourriture et étant revenus de leur tournée, après avoir fini leur repas, ces disciples s’approchèrent du Bhâgavat. S’étant approchés, ils rendirent hommage au Bhâgavat, puis s’assirent à l’écart sur un côté.

S’étant assis à l’écart sur un côté, ils informèrent le Bhâgavat :

Ce matin, ô Bhâgavat, nous étant habillés, prenant nos bols à aumône et nos manteaux, nous sommes entrés à Savatthi pour recevoir la nourriture.

L’idée suivante, alors, nous est venue :

« Il est trop tôt pour aller recevoir la nourriture. Si nous nous approchions du bois où se trouvent des Paribbajakas, adeptes d’autres sectes. »

Ensuite, nous étant approchés du bois, nous avons échangé avec les Paribbajakas des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et nous nous sommes assis à l’écart sur un côté.

Les Paribbajakas nous parlèrent alors ainsi :

« L’ascète Gotama, ô amis, énonce la compréhension claire des plaisirs des sens. Nous aussi, nous énonçons la compréhension claire des plaisirs des sens (…) Ainsi, ô amis, où est la divergence, où est le désaccord, où est la différence entre nous et l’ascète Gotama, c’est-à-dire en ce qui concerne notre doctrine et notre méthode d’enseignement par rapport à la doctrine et à la méthode d’enseignement de l’ascète Gotama ? »

Alors, nous n’avons approuvé ni rejeté les paroles des Paribbajakas. Nous étant levés de nos sièges, nous partîmes sans approuver ni rejeter, mais en pensant :

« Nous comprendrons le sens des paroles des Paribbajakas auprès du Bhâgavat. »

Le Bhâgavat alors s’adressa à ces disciples et dit :

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Tevijja Sutta

Tevijja Sutta
La voie bouddhique exposée à des aspirants brâhmanes

Ainsi ai-je entendu :

Une fois, le Bhâgavat, en voyageant dans le pays Kosala avec un groupe important d’à peu près cinq cents disciples, arriva à Manasakata qui était un village de brahmanes. Alors le Bhâgavat fit halte dans le parc des Manguiers situé au nord du village, au bord de la rivière Aciravati. A cette époque-là, beaucoup de brahmanes célèbres et riches, le brahmane Canki, le brahmane Tarukkha, le brahmane Pokkarasati, le brahmane Janussoni, le brahmane Todeyya et d’autres encore vivaient dans le village.

Un jour, une discussion naquit entre les jeunes brahmanes nommés Vasettha et Bharadvaja, sur le sujet de la voie et de la non-voie, alors qu’ils faisaient les cent pas.

Le jeune brahmane Vasettha dit :

« La voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »

Le jeune brahmane Bharadvaja dit :

« La voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »

Le jeune brahmane Vasettha ne put convaincre le jeune brahmane Bharadvaja, ni le jeune brahmane Vasettha.

Enfin, Vasettha dit à Bharadvja :

l’ascète Gotama, fils des Sakyas, ayant abandonné sa famille sakya et quitté son foyer pour entrer dans la vie religieuse, demeure ces jours-ci dans le parc des Manguiers du village Manasakata.

A propos du vénérable Gotama, une haute réputation s’est propagée partout:

« Il est le Bhâgavat, l’Arahant, parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sagesse et en conduite, bienvenu, le Connaisseur des mondes, l’incomparable Guide des êtres qui doivent être guidés, l’Instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le Bhâgavat. »

– Viens, Bharadvaja. Allons voir l’ascète Gotama, interrogeons-le sur cette question et gardons sa réponse dans nos pensées.

– Entendu, mon ami, répondit le jeune brahmane Bharadvaja.

Le jeune brahmane Vasettha et le jeune brahmane Bharadvaja s’approchèrent de l’endroit où se trouvait le Bhâgavat. S’étant approchés, ils échangèrent avec le Bhâgavat des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, et s’assirent à l’écart sur un côté.

S’étant assis, le jeune brahmane Vasettha dit au Bhâgavat :

Ô vénérable Gotama, alors que nous faisions les cent pas en parlant, une discussion s’éleva entre nous au sujet de la voie et de la non-voie. J’ai exprimé mon opinion ainsi :

« La voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. »

(Cependant), Bharadvaja a exprimé son opinion : « La voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’union avec Brahma. » Ô vénérable Gotama, en ce qui concerne ce sujet, il y a une dispute, un débat et une différence (entre Bharadvaja et moi- même).

(Le Bhâgavat s’adressa au jeune brahmane Vasettha et dit) :

Vous dites, ô Vasettha, que la voie annoncée par le brahmane Pokkarasati est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. Et également vous dites que, selon Bharadvaja, la voie annoncée par le brahmane Tarukkha est la voie directe vers le salut, celle qui mène l’individu qui la suit à l’état d’union avec Brahma. Alors, ô Vasettha, sur ce sujet y a-t-il vraiment une contestation, une dispute, une différence ?

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Veludvareyya Sutta ( extrait du Kimattha Sutta)

Veludvareyya Sutta
(extrait de l’Anguttara Nikaya XI.1 Kimattha Sutta)

Ainsi ai-je entendu :

Une fois, le tathâgata voyageant dans les provinces du pays Kosala, avec un important groupe de disciples, arriva à Veludvàra, un village de brahmanes. Les habitants de Veludvàra, brahmanes chefs de famille apprirent que le sadhu Gotama, fils des Mayas, qui avait abandonné sa famille Maya et quitté son foyer pour entrer dans le renoncement, en voyageant dans les provinces du pays Kosala, était parvenu à Veludvàra. En effet, une bonne réputation s’était propagée à propos du tathâgata Gotama

« Il est le tathâgata, l’arahànt parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sagesse et en conduite, bien arrivé (à son but), le connaisseur des mondes, l’incomparable guide des êtres qui doivent être guidés, l’instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le tathâgata. Ayant connu lui-même ce monde-ci avec ses dieux, avec ses Màra(s) et ses Brahmà(s), avec ses troupes de religieux et de brahmanes, ses êtres célestes et humains, il le fait connaître. Il enseigne la doctrine, bonne en son début, bonne en son milieu, bonne en sa fin, bonne dans sa lettre et dans son esprit, et il exalte la conduite pure parfaitement pleine et parfaitement pure. Rencontrer un tel arahant est vraiment une chance. »

Les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra, rendirent visite au tathâgata. En arrivant, certains parmi eux rendirent hommage au tathâgata, puis s’assirent à l’écart sur un côté.  D’autres échangèrent avec lui des politesses et des paroles de courtoisie, puis s’assirent à l’écart sur un côté. Certains, les mains jointes, se tournèrent vers le tathâgata, puis s’assirent à l’écart sur un côté. D’autres encore, ayant énoncé leurs noms et leurs noms de famille, s’assirent à l’écart sur un côté. D’autres s’assirent à l’écart sur un côté sans rien dire. S’étant assis à l’écart sur un côté, les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra, s’adressèrent au tathâgata et dirent :

« Ô Vénérable Gotama, nous sommes des gens qui ont telles passions, tels espoirs, telles intentions comme : « de vivre au milieu de beaucoup d’enfants », « d’utiliser le santal de Bénarès « de porter des guirlandes et d’utiliser des parfums et des onguents », « d’accepter l’or et l’argent  » de renaître dans les destinations heureuses, dans les états célestes, après la dissolution du corps, après la mort ». Nous vous demandons, ô vénérable Gotama, enseignez-nous une doctrine selon laquelle nous pourrions vivre avec telles passions, tels espoirs, telles intentions comme : « De vivre au milieu de beaucoup d’enfants, d’utiliser le santal de Bénarès, de porter des guirlandes et d’utiliser des parfums et des onguents,d’accepter l’or et l’argent, de renaître dans les destinations heureuses, dans les états célestes, après la dissolution du corps, après la mort. »

Le tathâgata dit :

« Ô chefs de famille, je vous enseignerai donc un mode de vie qui procure un profit à chacun. Écoutez le. Rendez vos oreilles attentives. »

« Entendu, ô vénérable Gotama », répondirent les brahmanes chefs de famille, habitants de Veludvàra.

Le tathâgata dit :

« Quel est, ô chefs de famille, le mode de vie qui procure un profit à chacun ? Imaginons, O chefs de famille, que le disciple noble réfléchisse ainsi : « J’aime la vie et je ne veux pas mourir. J’aime la joie et je répugne aux douleurs. Si je suis privé de la vie par quelqu’un, c’est un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi. Si, moi, je prive quelqu’un d’autre de sa vie, ce ne sera un fait ni agréable ni plaisant pour lui, car il ne veut pas qu’on le tue, et il aime la joie, et il répugne aux douleurs. Ainsi, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi doit être un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour quelqu’un d’autre. Donc, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi, comment puis-je l’infliger à quelqu’un d’autre ? »

« Le résultat d’une telle réflexion est que le disciple noble lui-même s’abstient de tuer les êtres vivants. Il encourage les autres à s’abstenir de tuer les êtres vivants. Il parle et fait l’éloge d’une telle abstinence. Ainsi, en ce qui concerne la conduite de son corps, il est complètement pur.»

« Et encore, ô chefs de famille, imaginons que le disciple noble réfléchisse ainsi : « Si quelqu’un prenait avec l’intention de la voler une chose m’appartenant que je ne lui ai pas donnée, ce serait un fait ni agréable ni plaisant pour moi. Si moi, je prenais avec l’intention de la voler une chose appartenant à quelqu’un d’autre qu’il ne m’aurait pas donnée, ce serait un fait ni agréable ni plaisant pour lui. Ainsi, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi doit être un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour quelqu’un d’autre. Donc, un fait qui n’est ni agréable ni plaisant pour moi, comment puis-je l’infliger à quelqu’un d’autre ? » « Le résultat d’une telle réflexion est que le disciple noble lui-même s’abstient de prendre ce qui ne lui est pas donné. Il encourage les autres à s’abstenir de prendre ce qui ne leur est pas donné. Il parle et fait éloge d’une telle abstinence. Ainsi, en ce qui concerne la conduite de son corps, il est complètement pur.»

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Kassapa Sutta

Kassapa Sutta
Sur la production conditionnée

Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bhâgavat séjournait à Kalandakanivapa dans le parc des Bambous, près de la ville de Rajagaha. Un jour, le Bhâgavat, s’étant habillé de bon matin, prit son bol et sa robe monastique, puis pénetra dans la ville de Rajagaha pour sa tournée d’aumône. A ce moment-là, un ascète nu appelé Kassapa vit de loin le Bhâgavat qui approchait. L’ayant vu, l’ascète Kassapa s’approcha du Bhâgavat et échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis se tint debout à l’écart sur un côté.

Se tenant debout à l’écart sur un côté, l’ascète nu Kassapa dit : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point.

« Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

L’ascète nu Kassapa dit pour la deuxième fois : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point. »

Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

L’ascète nu Kassapa dit pour la troisième fois : « Si le vénérable Gotama nous le permet, s’il veut nous donner l’occasion d’écouter sa réponse, nous voulons l’interroger sur un certain point. »

Le Bhâgavat dit : « Ce n’est pas le moment pour questionner, ô Kassapa, nous sommes parmi les maisons. »

Lorsque cela eut été dit par le Bhâgavat, l’ascète nu Kassapa persista : « Ce n’est pas une grande chose que nous voulons vous demander, ô vénérable Gotama. »

Enfin, le Bhâgavat dit : « Demandez alors, ô Kassapa, ce que vous voulez. »

L’ascète nu Kassapa demanda : « La souffrance (dukkha – ce mot a le double sens de souffrance et d’insatisfaction) de l’individu, ô vénérable Gotama, est- elle quelque chose de créé par lui-même ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa », dit le Bhâgavat.

-« La souffrance (dukkha) de l’individu, ô vénérable Gotama, estelle quelque chose de créé par quelqu’un d’autre ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa « , dit le Bhâgavat.

-« Si la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas quelque chose de créé par lui-même, si la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas quelque chose de créé par quelqu’un d’autre, ô vénérable Gotama, la souffrance (dukkha) de l’individu est-elle une chose apparue par hasard ? »

-« Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit, ô Kassapa », dit le Bhâgavat.

-« La souffrance (dukkha) de l’individu, ô vénérable Gotama, est- elle une chose non existante ? »

-« Si, ô Kassapa, la souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas une chose non existante, la souffrance (dukkha) de l’individu est donc une chose existante. »

-« Peut-être, le vénérable Gotama ne connaît-il pas la souffrance (dukkha) de l’individu, ne voit-il pas la souffrance (dukkha) de l’individu ? »

-« Non, ô Kassapa, je ne suis pas quelqu’un qui ne connaît pas la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui connaît la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui voit la souffrance (dukkha) de l’individu. »

-« Comment cela peut être alors, ô vénérable Gotama ? Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu avait été créée par lui-même, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu avait été créée par quelqu’un d’autre, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu se produisait par hasard, vous m’avez répondu en disant « Ce n’est pas comme cela qu’elle se produit ». »

-« Lorsque j’ai demandé si la souffrance (dukkha) de l’individu était une chose non existante, vous m’avez répondu en disant  » La souffrance (dukkha) de l’individu n’est pas une chose non existante. La souffrance (dukkha) de l’individu est une chose existante ». »

-« Lorsque j’ai demandé si le vénérable Gotama ne connaissait pas et ne voyait pas la souffrance (dukkha), vous m’avez répondu en disant  » Je ne suis pas quelqu’un qui ne connaît pas la souffrance (dukkha) de l’individu. Je suis quelqu’un qui connaît la souffrance (dukkha). Je suis quelqu’un qui voit la souffrance (dukkha) ».

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Sutras essentiels du canon Bouddhique – Mahâsaccaka Sutta

Mahâsaccaka Sutta
Le long discours à Sacca
Mahâsaccaka Sutta Majjhima Nikaya 36

 

Avant mon éveil, quand j’étais encore le Bodhisatta (futur Bouddha), la pensée suivante m’est venue : la vie de ménage est serrée, comme une voie poussiéreuse. La vie de bikkhu est libre comme l’air. Il n’est pas facile, vivant à la maison, de mener la vie totalement parfaite et totalement pure comme un coquillage poli. Que se passerait-il, si je rasais mes cheveux et ma barbe et revêtais la robe ocre et que je renonçais à la vie domestique et devenais quelqu’un sans demeure ?

Ainsi plus tard, quand j’étais encore jeune, aux cheveux noirs, doté des bénédictions de la jeunesse à la première étape de la vie, ayant rasé mes cheveux et ma barbe, bien que mes parents le souhaitaient autrement et s’affligeaient avec des larmes dans leurs visages, j’ai pris la robe ocre et j’ai renoncé à la vie domestique pour devenir quelqu’un sans demeure.

Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix ultime et suis allé voir le maître Âlâra Kâlâma et lui ai dit : ami Kâlâma, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.

J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Âlâra Kâlâma déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère du vide. Alors j’ai pensé : le maître Âlâra Kâlâma à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement.

Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Âlâra Kâlâma déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Âlâra Kâlâma par connaissance directe.

Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître. Le maître répond : c’est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d’avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi avez vous trouvé par vous-même le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, dirigez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Âlâra Kâlâma m’a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me récompenser en conséquence. Mais la pensée suivante m’est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l’éveil, ni à l’ultime, mais  seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation du vide. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.

Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d’un état sublime de paix et ultime et je suis allé voir le maître Udaka Râmaputta et lui ai dit : ami Uddaka, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m’a répond : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu’une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu’avait le professeur et pouvait en faire l’expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j’avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d’autres la connaissaient aussi.

J’ai pensé : ce n’est pas seulement parce qu’il le croit lui-même que le maître Udaka Râmaputta déclare : je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l’ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement. Je l’ai approché et je lui ai dit : jusqu’à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu’à la sphère de la perception presque inexistante.

Alors j’ai pensé : le maître Udaka Râmaputta à la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j’ai la conviction, la persévérance, l’attention, la concentration, et le discernement. Et si j’essayais de mettre en pratique l’enseignement dont le maître Udaka Râmaputta déclare qu’il l’a trouvé par connaissance directe ? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Udaka Râmaputta par connaissance directe.

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Sutras essentiels du canon bouddhique – Dhammapada Sutta

Dhammapada Sutta

Paroles de vérité (Textes courts)

Tous les états mentaux ont l’esprit avant-coureur ; ils ont été créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un mauvais esprit, la souffrance le suit d’aussi près que la roue suit le sabot du bœuf tirant le char. Tous les états mentaux ont l’esprit avant-coureur ; ils ont été créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un esprit purifié, le bonheur l’accompagne d’aussi près que son ombre est inséparable.

« Il m’a vilipendé, il m’a maltraité, il m’a vaincu, il m’a volé ». Chez ceux qui accueillent de telles pensées, la haine ne s’éteint jamais.

« Il m’a vilipendé, il m’a maltraité, il m’a vaincu, il m’a volé ». Chez ceux qui n’accueillent jamais de telles pensées, la haine s’apaise.

En vérité, la haine ne s’apaise jamais par la haine, la haine s’apaise par l’amour, c’est une loi universelle. La plupart des hommes oublient que nous mourrons tous un jour. Pour ceux qui y pensent, la lutte est apaisée. Ceux qui prennent l’erreur pour la vérité et la vérité pour l’erreur, ceux qui se nourrissent dans les pâturages des pensées fausses, ceux-là n’arriveront jamais au réel.

Mais ceux qui prennent la vérité comme vérité et l’erreur comme erreur, ceux qui se nourrissent dans les pâturages des pensées justes, ceux-là, arriveront au réel.

De même que la pluie rentre dans une maison dont le chaume est disjoint, de même que la pluie ne rentre pas dans une maison bien couverte ainsi la passion pénètre un esprit non développé. De même, la pluie n’entre pas dans une maison bien couverte de chaume, ainsi la passion ne pénètre pas un esprit bien développé.

L’être bienfaisant se réjouit dans ce monde et se réjouit dans l’autre. Dans les deux états, il se réjouit. Il est content et extrêmement heureux quand il voit ses actes purs.

La vigilance (appamâda)

La vigilance est le sentier de l’immortalité. La négligence est le sentier de la mort. Ceux qui sont vigilants ne meurent pas. Ceux qui sont négligents sont déjà morts.

Comprenant bien cette idée, les sages vigilants qui suivent la voie des nobles, se réjouissent dans la vigilance.

Ceux qui sont sages, méditatifs, persévérants sans relâche, atteignent au Nibbana qui est la félicité suprême.

De celui qui est énergique, attentif, pur en ses actions, qui agit d’une manière réfléchie, se contrôle, vit avec droiture, qui est vigilant, la bonne renommée s’accroît.

Par sa diligence, sa vigilance, sa maîtrise de soi, l’homme sage doit se faire une île que les flots ne pourront jamais submerger. Les insensés par leur manque de sagesse, s’abandonnent à la négligence. Le sage garde la vigilance comme la richesse la plus précieuse. Ne vous laissez pas aller à la négligence, ni aux plaisirs des sens. Celui qui est adonné à la méditation obtient la grande joie. Vigilant parmi les négligents, éveillé parmi les somnolents, le sage avance comme un coursier laissant derrière lui la haridelle.

Par la vigilance, Indra, s’est éveillé, s’est élevé au plus haut rang des dieux. On loue la vigilance, on blâme la négligence. Le bhikkhu qui s’attache à la vigilance et qui redoute la négligence, avance comme le feu, brûlant ses entraves grandes et petites. Le bhikkhu qui s’attache à la vigilance et qui redoute la négligence ne peut plus déchoir. Il s’approche du Nibbana. Le sage redresse son esprit instable et incertain. De même que celui qui fabrique des flèches veille à ce qu’elles soient bien droites, de même le sage redresse son esprit instable et incertain, difficile à garder, difficile à contrôler. De même qu’un poisson rejeté hors de l’eau, notre esprit tremble quand il abandonne le royaume de Mara (le domaine des passions).

L’esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L’esprit dompté assure le bonheur. Que le sage reste maître de son esprit car il est subtil et difficile à saisir et il court où il veut. Un esprit contrôlé assure le bonheur. Errant au loin, solitaire, sans corps et caché très profondément, tel est l’esprit. Ceux qui parviennent à le soumettre, se libèrent des entraves de Mara. Chez celui dont l’esprit est inconstant, qui ignore la vraie loi et manque de confiance, la sagesse n’atteint pas la plénitude.

Celui dont l’esprit n’est pas agité ni troublé par le désir, celui qui est au-delà du bien et du mal, cet homme éveillé ne connaît pas la crainte. Quoi qu’un ennemi puisse faire à son ennemi, quoi qu’un homme haineux puisse faire à un autre homme haineux, un esprit mal dirigé peut faire pire. Ni père, ni mère, ni aucun proche ne nous fait autant de bien qu’un esprit bien dirigé.

Soyez plutôt conscients de vos propres actes. Que le sage vive en son village comme l’abeille recueille le nectar sans abîmer la fleur dans sa couleur et dans son parfum.

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Sutra du lotus

LE SUTRA DU LOTUS
Parabole de la maison en feu (extrait)

Qui plus est, Shariputra, je vais à présent me servir moi aussi d’analogies et de paraboles pour expliciter cette doctrine, car se servir d’analogies et de paraboles permet aux personnes de sagesse de parvenir à la compréhension.

Shariputra, imagine que dans certaine ville d’un pays donné vivait un très riche personnage.
D’âge déjà avancé et d’une fortune inimaginable, il possédait d’innombrables champs, maisons et serviteurs. Sa propre demeure, vaste et pleine de recoins, ne disposait cependant que d’une seule porte d’entrée. Beaucoup de gens vivaient là – cent, deux cents, voire jusqu’à cinq cents personnes. Les salles et les chambres étaient vétustes et délabrées, les murs croulants, les pilastres vermoulus à la base, les poutres et les chevrons infléchis et tordus.

Or, un incendie survint, qui se répandit à travers toute la maison et gagna toutes les pièces. Les fils de ce riche personnage, dix, vingt ou peut-être même trente, se trouvaient à l’intérieur. Lorsque leur père vit les flammes immenses lécher les murs de tous côtés, affolé et terrifié, il se dit: « Je peux me mettre en sécurité en franchissant la porte d’entrée en proie aux flammes, mais mes fils sont à l’intérieur de cette maison qui brûle, ils jouent et s’amusent en toute insouciance, ignorant qu’il y a le feu et inconscients de tout danger. Le brasier se rapproche et va les cerner, des souffrances terribles les menacent mais comment songeraient-ils à s’échapper puisqu’ils n’ont aucune notion du péril qui les guette?

« Shariputra, notre riche personnage réfléchit encore: ‘J’ai suffisamment de force dans le corps et les bras, je peux les envelopper d’un vêtement, les mettre sur un banc et les porter à l’extérieur de la maison. » Puis il poursuivit son raisonnement: « La maison n’a qu’une seule entrée, qui est petite et bien étroite. Mes fils sont très jeunes, ils ne comprennent rien, ils aiment tant leurs jeux et y sont si absorbés qu’ils risquent fort de périr brûlés. Il faut absolument que je leur explique pourquoi je suis si inquiet pour eux. La maison est dévorée par les flammes, il faut que je les fasse sortir au plus vite et les empêche de mourir dans l’incendie! »

Arrivé là dans ses réflexions, il suivit son plan, appela ses fils et leur dit: « Sortez immédiatement! » Mais bien que leur père soit plein de pitié pour eux et leur donne des instructions pour leur bien, les enfants étaient si absorbés dans leurs jeux qu’ils n’avaient aucune envie de lui obéir. Aucune crainte, aucune peur ne les habitait, ni la moindre préoccupation quant à la nécessité de quitter la maison. Qui plus est, ils n’avaient aucune notion de ce qu’étaient un incendie, ni une maison, ni un danger. Ils continuaient donc à courir dans tous les sens et à jouer, à regarder leur père sans la moindre velléité de lui obéir.

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Sutra de la Voie du Milieu

(extrait)

J’ai entendu ces paroles du Bouddha alors qu’il séjournait à la maison d’hôtes d’une forêt du district de Nala. A cette époque, le Vénérable Kaccayana vint lui rendre visite et lui demanda :

 » Le Très Honoré a parlé de Vue Juste. Comment le Très Honoré pourrait-il décrire cette Vue Juste ?  »
Le Bouddha répondit à Kaccayana :

 » Les gens dans le monde ont tendance à croire en l’une de ces deux vues : la vue de l’être et la vue du non-être. C’est pourquoi ils sont attachés à une perception fausse. Cette fausse perception les conduit aux concepts de l’être et du non-être.

Kaccayana, la plupart des gens sont prisonniers des formations internes de la discrimination et de la préférence, de la saisie et de l’attachement. Ceux qui ne sont pas prisonniers des nœuds internes de la saisie et de l’attachement ne pourront plus imaginer l’idée d’un soi et s’y accrocher.

Ils comprendront par exemple que la souffrance apparaît lorsque les conditions favorables sont réunies et qu’elle s’éteint lorsque les conditions ne sont plus favorables. Ils ne douteront plus.

Leur compréhension ne viendra pas des autres; elle résultera de leur vision intérieure. Cette vision intérieure est ce que l’on nomme « Vue Juste » et c’est ainsi que le Tathâgata décrit la Vue Juste.

Pourquoi est-ce ainsi ? Quand une personne a une vision intérieure juste, et qu’elle observe la manifestation continuelle du monde, le concept de non-être ne survient pas; et quand elle observe, la destruction continuelle du monde, l’idée d’être n’apparaît pas dans son esprit.
Kaccayana, voir le monde comme existant est un extrême; le voir comme inexistant est un autre extrême.

Le Tathâgata écarte ces deux extrêmes et enseigne le chemin qui réside dans la Voie du Milieu.

La Voie du Milieu dit que ceci est, parce que cela est; ceci n’est pas, parce que cela n’est pas. Parce que l’ignorance existe, les formations mentales existent; parce que les formations mentales existent, la conscience existe; parce que la conscience existe, les phénomènes physiques et mentaux existent; parce que les phénomènes physiques et mentaux existent, les six sens existent; parce que les six sens existent, le contact existe; parce que le contact existe, les sensations existent; parce que les sensations existent, le désir existe; parce que le désir existe, la saisie existe; parce que la saisie existe, le devenir existe; parce que le devenir existe, la naissance existe; parce que la naissance existe, la vieillesse et la mort existent. Voilà comment cette masse entière de souffrance se manifeste. Mais avec l’extinction de l’ignorance, les formations mentales cessent; avec l’extinction des formations mentales, la conscience cesse; … et finalement, la naissance, la vieillesse, la mort, le chagrin et la souffrance disparaîtront. Voilà comment cette masse entière de souffrance s’éteint.

Après avoir écouté le Bouddha, le Vénérable Kaccayana atteignit l’éveil et fut libéré de la souffrance. Il fut capable de délier tous ses nœuds internes et atteignit l’état d’Arahat.

Samyutta Agama 301

Traduction libre de Chantal Gorski du Soutra de la voie du milieu.

Sutra du diamant

(extrait)

1

Voici ce que j’ai entendu un jour: le Bouddha demeurait dans le monastère du parc d’Anathapinka, dans le bocage de Jeta, non loin de Sravasti, accompagné de mille deux cent cinquante moines pleinement ordonnés.
Ce jour-là, à l’heure dite pour les aumônes, le Bouddha mit sa robe de sanghati, prit son bol et entra dans la ville de Sravasti, allant de maison en maison afin d’y mendier sa nourriture.
Lorsqu’il recueillit ces dons, il revint au monastère afin d’y déjeuner.
Ensuite, il ôta sa robe, posa son bol, se lava les pieds, disposa son coussin et s’assit.

2

À ce moment, le Vénérable Subhuti se leva de son siège, rejeta son manteau sur son épaule droite, posa un genou au sol et, joignant les mains en signe de respect, s’adressa au Bouddha:

«Honoré-par-le-Monde, un être tel que toi est chose rare. Tu soutiens toujours fermement les bodhisattvas et tu leur accordes ta pleine confiance.
«Honoré-par-le-Monde, si les fils et filles de bonne famille entendent donner naissance au sublime et parfait esprit d’éveil, sur quoi doivent ils tabler et que doivent-ils faire pour maîtriser leur pensée?

– Voilà qui est parlé, Subhuti! répondit le Bouddha. Tes mots sont d’une absolue justesse. Le Tathâgata soutient toujours fermement les bodhisattvas et leur accorde sa pleine confiance. Aussi, écoute avec la plus grande attention, et le Tathâgata répondra à ta question. Si les fils et filles de bonne famille entendent donner naissance au sublime et parfait esprit d’éveil, ils doivent tabler sur ce qui suit et maîtriser leur pensée de la manière suivante.

– “Seigneur, fit le Vénérable Subhuti, nous sommes si heureux d’entendre ton enseignement.”

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Ce blog est un espace d'intégration et de recherche. Si vous n'avez pas vécu au plus profond de votre être c'est à dire intégré les fondements de ces articles ou de ces enseignements, vous ne pouvez pas les enseigner ou les transmettre mais simplement vous pouvez les pratiquer. Pour les pratiquer, Il ne s'agit pas de lire, il ne s'agit pas de citer, mais...
Vous devez entrer dans une pratique quotidienne !! dans tous vos instants.
Outre le fait qu'une bonne partie de ces articles font l'objet d'une méditation profonde, d'une reliance avec un flux certain d'énergie, il n'en est pas moins des courants de pensés, des pistes, des chemins à creuser pour le bien-être, la sérénité de votre corps, de votre esprit et de votre subtilité.




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Le Wésak est le moment où l'union des énergies Bouddhique et Christique viennent ensemble pour bénir la Terre et toute l'Humanité à la Pleine Lune en Taureau de chaque année. Ne pas confondre avec l'anniversaire de Bouddha qui serait au mois de mai.

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